Je me souviens encore de ce matin où, en ouvrant mes volets, j’ai découvert cinq taupinières alignées au beau milieu de mon potager. La veille encore, tout était impeccable. J’ai compris ce jour-là que les taupes ne s’invitent pas au hasard : elles choisissent les jardins bien entretenus, là où le sol est meuble, riche en vers et humide… exactement ce que j’avais mis des semaines à obtenir.
Si leur présence témoigne d’un sol vivant, elle peut aussi provoquer des dégâts considérables : pelouses bosselées, racines soulevées, massifs ravagés. Pourtant, faut-il vraiment éliminer les taupes, ou peut-on les faire fuir naturellement sans nuire à l’équilibre du jardin ? C’est là que les remèdes de grand-mère prennent tout leur sens.
Dans cet article, je vous partage 10 astuces éprouvées, transmises par nos aînés et respectueuses de l’environnement, pour repousser les taupes durablement. Tourteau de ricin, purin de sureau, marc de café, menthe poivrée, vibrations… autant de solutions naturelles, parfois étonnantes, mais souvent redoutablement efficaces, surtout lorsqu’elles sont combinées.
Comprendre pourquoi les taupes s’installent et comment les déloger sans les tuer, c’est adopter une approche éthique et raisonnée. Un jardin peut rester beau, sain et vivant, sans pour autant devenir un champ de taupinières.
Pourquoi les taupes s’installent-elles dans nos jardins ?
La présence de taupes dans les jardins est loin d’être le fruit du hasard. Ces petits mammifères fouisseurs privilégient les sols meubles, riches en humidité jardin et en vers, notamment dans les espaces bien entretenus par les humains. Un entretien de jardin soigné, favorisant la santé du sol grâce au compostage et santé du jardin, attire naturellement les taupes car il multiplie les ressources alimentaires dans les couches superficielles. Les zones où la terre est meuble, comme les pelouses fraîchement scarifiées ou les potagers travaillés en profondeur, sont des terrains de jeu rêvés pour creuser leurs tunnels et galeries.
La présence de ces animaux peut être signalée par plusieurs symptômes de présence de taupes : taupinières caractéristiques, bosses de terre fraîches, ou encore végétation soulevée et détériorée.
Il arrive fréquemment que les taupes s’installent dans les jardins urbains ou campagnards lorsque les dégâts par taupes font leur apparition, mettant à mal l’esthétique des pelouses et la stabilité des massifs. Leur infestation taupes suit souvent la migration des vers de terre au printemps et à l’automne, périodes propices à l’activité taupière. Les taupes sont peu sensibles au bruit de l’agitation humaine en surface, mais sont particulièrement attentives aux dangers souterrains et aux vibrations.
Chasser les taupes ou prévenir leur installation nécessite donc de comprendre que ces dernières sont à la recherche d’un habitat confortable, sûr, et riche en nourriture, plutôt qu’attirées par les plantes elles-mêmes.
Faut-il tuer ou simplement repousser les taupes ?
Faudrait-il tuer les taupes ou simplement s’attacher à repousser les taupes ? La réponse dépend de l’éthique de chacun mais aussi des objectifs de méthodes éthiques de lutte contre les taupes. Tuer les taupes par des pièges létaux, produits chimiques ou substances toxiques reste autorisé dans certaines régions, bien qu’en France notamment, la taupe n’appartienne pas à la liste des nuisibles protégés. Toutefois, il est essentiel de rappeler que les taupes jouent un rôle écologique positif : elles aèrent la terre, contrôlent certains insectes et améliorent la structure du sol.
Beaucoup de jardiniers privilégient aujourd’hui des technniques non létales pour les taupes, favorisant l’éloignement durable par des solutions naturelles des taupes ou des répulsifs naturels pour taupes. Les pièges mécaniques pour taupes (comme le piège à taupes classique) capturent les animaux sans les tuer, permettant leur relâche dans un milieu plus adapté et moins dérangeant pour son activité.
Il est souvent conseillé d’adopter une attitude bienveillante, en valorisant la biodiversité permise par la présence occasionnelle de taupes, tout en protégeant les zones sensibles du jardin par des barrières contre taupes ou plantes répulsives. L’objectif n’est donc pas toujours de s’en débarrasser totalement, mais plutôt de limiter au maximum les dégâts causés dans les secteurs délicats, comme les potagers ou les massifs d’ornement.
Ce débat met en lumière le choix entre l’élimination radicale et la gestion écologique, privilégiant des astuces et méthodes qui respectent autant l’environnement que la tranquillité du jardin.
10 remèdes de grand-mère efficaces contre les taupes
1. Le tourteau de ricin : une méthode naturelle mais à manier avec précaution
Le tourteau de ricin est un engrais organique reconnu pour sa propriété répulsive sur les taupes. Son odeur pénétrante, combinée à celle de l’huile de ricin, irrite l’odorat très développé de la taupe, la poussant à fuir les zones traitées. Il s’utilise en saupoudrage sur les galeries puis en incorporation légère dans la terre.
Le principal atout de cette solution est son efficacité durable, souvent visible après quelques jours. Toutefois, une grande vigilance s’impose, car le ricin est hautement toxique pour les animaux domestiques et les enfants. Il faut éviter de l’employer près des zones fréquentées par d’autres animaux, et respecter la réglementation locale.
Cette astuce, héritée des anciennes générations, incarne bien le fameux remède de grand-mère taupes, tout en exigeant une application raisonnée pour la sécurité de l’environnement.
2. Le purin ou les branches de sureau : un répulsif végétal bien connu
Le purin de sureau et les branches de sureau figurent parmi les astuces les plus anciennes pour chasser les taupes du jardin. Utilisé depuis le XIXe siècle, le purin se prépare en laissant macérer des feuilles et tiges dans de l’eau, puis en versant le liquide vieilli directement dans les galeries. Son odeur âcre est insupportable pour la taupe, sans danger pour les plantes environnantes.
Pour compléter l’action du purin, certains jardiniers plantent directement des branches fraîches ou sèches dans les ouvertures des tunnels. Cette méthode, désagréable pour l’odorat de la taupe, aide à la faire fuir efficacement des jardins envahis.
Facile à réaliser et totalement naturel, le sureau trouve sa place parmi les solutions les plus douces pour préserver la flore.
3. Le marc de café : un usage simple et économique
Le marc de café est un incontournable des remèdes naturels. Simple à récupérer après la pause matinale, ce résidu s’épand directement sur les galeries ou les monticules de terre. L’odeur intense, combinée à l’aspect acide et granuleux du marc, perturbe l’environnement olfactif de la taupe.
Économique, facile à mettre en œuvre et respectueux de l’écologie jardin, le marc améliore également la structure du sol tout en agissant comme répulsif temporaire : il faudra renouveler l’application toutes les semaines.
Cette méthode complète avantageusement d’autres solutions naturelles pour limiter l’infestation taupes.
4. L’ail ou l’oignon : des odeurs fortes qui dérangent les taupes
L’ail et l’oignon possèdent une odeur persistante que beaucoup d’animaux détestent. Les gousses d’ail, broyées ou entières, ou des morceaux d’oignon peuvent être insérés dans les tunnels pour produire un effet répulsif immédiat. Cette technique utilise la puissance de l’odeur pour dérouter la taupe sans nuire à la vie du sol.
Selon divers récits de jardiniers, cette astuce ancestrale demeure remarquablement efficace, notamment avec de l’ail frais du potager.
5. La menthe poivrée : fraîche ou en huile essentielle
Utiliser des feuilles de menthe poivrée fraîches ou quelques gouttes d’huile essentielle sur un chiffon est une autre façon de créer un barrage odorant. Glisser ces feuilles ou tissus imbibés dans les galeries contribue à faire fuir la taupe grâce à leur parfum. Cette méthode est à la fois naturelle, sans danger pour les enfants, et applicable en alternance avec d’autres plantes odorantes anti taupes comme le basilic ou la lavande.
Cette formule accompagne facilement les conseils de jardinage pour un jardin fleuri, sain et sans nuisibles.
6. La fritillaire impériale : une plante répulsive à planter au jardin
La fritillaire impériale, également connue sous le nom de couronne impériale, fait partie des bulbes de fritillaire célèbres pour leur action répulsive. Cette plante ornementale, au parfum musqué, dégage un arôme qui incommode vivement les taupes.
En la plantant dans les massifs et autour du potager au printemps ou à l’automne, on crée une zone de protection naturelle. Cette barrière odorante s’associe idéalement avec d’autres plantes répulsives comme la jacinthe ou le narcisse.
La fritillaire impériale offre en bonus une touche décorative et foisonnante au jardin.
7. L’épurge ou herbe à taupe : attention à sa toxicité
L’épurge herbe à taupe ou Euphorbia lathyris est une plante dont la réputation s’est forgée grâce à son latex irritant : cette sève causa une gêne notable pour la taupe et d’autres petits animaux fouisseurs.
Aussi surnommée « plante à taupe », elle se plante là où la présence de taupes est excessive. Attention cependant : la toxicité de l’épurge la rend dangereuse pour les enfants et les animaux domestiques. Certaines municipalités déconseillent voire interdisent même sa culture dans les jardins.
C’est une option à manipuler avec discernement, notamment loin des zones de jeux ou de cultures alimentaires.
8. Les sons et vibrations : bouteilles, bâtons, objets métalliques
Les dispositifs créant des vibrations interpellent l’ouïe ultrasensible de la taupe. Une astuce consiste à installer des bouteilles enfoncées goulot vers le haut dans les monticules ou à planter des tiges métalliques dans les galeries. Le son des bouteilles pour taupes induit un bourdonnement désagréable au moindre souffle de vent.
Des boîtes de conserve, morceaux de fer ou bâtons résonnant également, renforcent cet effet de bruit souterrain. On privilégie ces techniques pour leur durabilité et leur absence de toxicité, en complément des répulsifs à ultrasons taupes proposés dans le commerce.
L’effet repoussoir peut varier selon la force des vents ou le type de sol, mais reste une approche répandue et appréciée pour son côté non invasif.
9. L’urine de prédateur (chat, chien) : une barrière olfactive naturelle
Les prédateurs naturels des taupes laissent dans la nature une odeur marquée que la taupe redoute. Utiliser des poils de chien, de cheveux humains ou de la litière pour chat déjà utilisée, placés près des tunnels ou des points d’entrée, crée artificiellement cette alarme chimique.
Cette méthode non toxique, à l’efficacité variable, s’appuie sur l’instinct de survie de la taupe pour l’inciter à fuir. Elle peut être renouvelée régulièrement pour entretenir l’effet répulsif sur les taupes jardin.
10. Le poivre, le vinaigre blanc ou les huiles fortes : usage ponctuel en galerie
Certains composés forts comme le poivre, le vinaigre blanc ou même l’huile d’olive taupes forment de puissants répulsifs lorsqu’ils sont insérés dans les galeries. Il suffit d’imbiber un chiffon ou de saupoudrer généreusement les entrées de tunnel pour perturber temporairement l’habitat de la taupe.
Bien qu’utilisables en alternance, ces produits changent parfois le pH du sol. On évite donc les excès lors de l’utilisation de bicarbonate de soude, de poivre noir ou de solutions à base d’huiles fortes.
Voici une des techniques anciennes contre les taupes qui restent d’actualité pour protéger ponctuellement les zones stratégiques du jardin.
Ces remèdes sont-ils sans danger pour l’environnement et les animaux ?
La majorité des remèdes naturelscontre les taupes et des solutions présentées sont conçus pour respecter l’environnement. Toutefois, certains ingrédients sont à manier avec délicatesse. Ainsi, le tourteau de ricin et l’épurge herbe à taupe figurent parmi les produits les plus dangereux pour les enfants, chiens et chats . Autant éviter leur usage dans des espaces fréquentés. De plus, les huiles essentielles, même naturelles, peuvent occasionner des réactions allergiques.
Quant aux méthodes à base de vibrations (bouteilles, objets métalliques), elles ne présentent aucun danger pour les plantes, ni pour la faune domestique ou sauvage locale. Le marc de café, le puring de sureau ou l’ail sont considérés comme sûrs et participent à la fertilisation des sols. Il convient d’éviter l’eau de Javel, l’acide ou d’autres substances toxiques pour préserver au mieux la vie microbienne et la diversité du jardin.
Pour chaque remède, bien vérifier la compatibilité avec les usages du jardin et l’accès aux animaux domestiques. Les méthodes qui préservent la biodiversité sont à privilégier pour une solution durable et éthique.
Alternatives naturelles et préventives à long terme
Prévenir l’arrivée des taupes est souvent plus simple que de les déloger une fois installées. Parmi les gestes durables, l’installation d’un grillage anti-intrusion enfoui autour des carrés de légumes protège les potagers sensibles. Les plantes odorantes anti taupes, plantées en haie louvoie, comme la jacinthe, le narcisse et la fritillaire impériale, forment une barrière biologique.
La régulation naturelle par les prédateurs naturels taupes (chouettes, renards, hérissons) participe à limiter l’infestation taupes. Encourager la biodiversité, éviter les produits répulsifs industriels agressifs, et maintenir un certain désordre naturel dans certaines zones du jardin aide aussi à détourner les taupes de secteurs stratégiques.
La rotation des cultures, le maintien d’un sol vivant grâce au compost, et la pose de barrières mécaniques constituent autant de mesures préventives faciles à mettre en œuvre sur le long terme.
Quelle est l’efficacité réelle des remèdes de grand-mère contre les taupes ?
Si les remèdes de grand-mère séduisent par leur accessibilité et leur faible coût, leur efficacité dépend largement du contexte du jardin et de la persévérance du jardinier. En général, les solutions naturelles et les répulsifs naturels taupes efficaces produisent leurs effets au bout de quelques semaines, à condition d’être renouvelés, combinés, et adaptés à la situation : sol, humidité, saison.
Des plantes toxiques pour taupes comme l’épurge, ou plantes répulsives (couronne impériale, jacinthe) montrent souvent une bonne efficacité des répulsifs répétés. Cependant, face à une forte infestation taupes, seul un ensemble d’actions (solutions végétales, pièges mécaniques taupes, barrières physico-chimiques) garantit une protection optimale.
Les pièges restent efficaces en complément, mais leur usage doit toujours être justifié, pour ne pas nuire inutilement à l’équilibre du jardin.
Au final, s’appuyer sur une combinaison de techniques, traditionnelles et innovantes, favorise une gestion raisonnée, respectueuse de l’environnement et du bien-être animal, tout en limitant les dégâts causés par la taupe.
FAQ
Quels sont les signes certains de la présence de taupes dans le jardin ?
On reconnaît les taupes à la présence de taupinières coniques, de tunnels soulevés sous la pelouse, parfois de végétaux flétris soudainement. Les bulles de terre et les traces de galeries superficielles sont aussi des indices révélateurs.
Peut-on utiliser des remèdes naturels sans danger pour les animaux ?
La plupart des solutions végétales (marc de café, purin de sureau, feuilles de menthe, ail) sont sans risque, sous réserve d’éviter le tourteau de ricin et l’épurge qui sont toxiques. Privilégiez toujours des astuces non nocives pour les animaux domestiques.
Quelle est la meilleure période pour repousser les taupes ?
L’automne et le printemps sont les moments où les taupes sont le plus actives. Les remèdes appliqués à ces saisons auront une efficacité renforcée, en accompagnement d’un entretien régulier du jardin.
Quel remède de grand-mère choisir pour ne pas nuire à l’environnement ?
Le marc de café et les plantes répulsives figurent parmi les plus sûrs : elles enrichissent le sol et éloignent les taupes sans danger pour la biodiversité.
Doit-on absolument tuer les taupes pour s’en débarrasser ?
Non. Il existe des méthodes douces et techniques non létales pour les taupes qui permettent de limiter la présence des taupes tout en préservant l’équilibre naturel du jardin.